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Lundi 26 et mardi 27 – La Corogne – Le Havre

Nous avons quitté la Corogne la veille au soir, cap sur Le Havre. Certains craignaient que la haute mer leur fasse quelques misères, mais nous allons bénéficier d’une mer d’huile. Les marins disent habituellement une « mer de curé ». En fait, aux dires de certains, nous avons eu droit à une mer d’archevêque !

Par groupes de 10-15, nous avons pu visiter la passerelle de commandement. Vue panoramique 180°. Les radars, les gyroscopes, les systèmes de sécurité, les détecteurs de présence, les différents tableaux visionnant les portes étanches, les détecteurs de fumée ou de chaleur sur tout le bateau, les cartes aussi. Et bien sûr, la barre et le fauteuil du commandant à côté. Pour les manœuvres à quai, un poste de pilotage extérieur de chaque côté, parfaites répliques de celui de la passerelle centrale, permet au commandant de voir le flanc du navire et le quai qui s’approche ou s’éloigne.

Journée spirituelle : messe proposée à 8h30, puis conférence de Mgr Molère, sur l’exhortation du pape François, La joie de l’évangile. Quel plaisir d’entendre un pasteur émérite, avec une liberté de parole certaine, présenter ce document révolutionnaire. Le père Molère sera de nouveau disponible dans l’après-midi pour répondre aux questions qui fâchent. Il fut très apprécié.

Rencontres par groupes pour partager nos attentes et nos découvertes. Moment très riche. Séance de dédicace aussi par l’invité d’honneur de la croisière, Éric-Emmanuel Schmitt.

La soirée de l’au-revoir a été particulièrement réussie et émouvante. Chacun de nos intervenants a fait son numéro. Claude Chauchadis nous a fait chanter en espagnol une petite comptine. E.E. Schmitt, nous a joué un extrait de M. Ibrahim et les fleurs du Coran. Le commandant nous a fait une surprise pas banale : tout l’équipage disponible a défilé sur la scène en tenue de travail. Il voulait, de cette façon, remercier le père Nieuviarts qui avait proposé aux membres de l’équipage une messe le jour où nous étions à St Jacques de Compostelle ; il y avait 40 personnes. Quelle émotion ! Frédéric, le Cruise Director, nous avouera qu’en 15 ans de métier, il n’avait pas encore trouvé une telle ambiance pendant une croisière.

Un bateau est un espace collectif fermé où chacun choisit son style de vie. Cette croisière fut pour nous une expérience peu commune de vie communautaire. Nous avons eu des contacts aussi simples et vrais avec les autres « clients » qu’avec les « serviteurs ». Il est juste d’ajouter que le thème et l’organisation du Pèlerin n’étaient pas innocents dans notre attitude. Quoi qu’il en soit, nous sommes vraiment enchantés d’avoir su profiter de cette opportunité.


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En retrouvant notre cabine, après cette soirée mémorable, nous avons eu droit à un cadeau personnel de nos deux amis Olena et Dhanjay. L’idée venait d’Olena. On vous laisse apprécier car l’histoire serait trop longue à vous raconter. Mais admirez le pingouin : tous les soirs, nous avions droit à une figure différente ; le pliage des serviettes a même fait l’objet d’un atelier sur le bateau. Pour la soirée, une tenue « élégante » était conseillée ; j’avais donc troqué mon jean et mes chaussures qu’on retrouve ici  : l’effet est saisissant de réalisme, n’est-ce pas ? « Did you like ? » me demandera Olena le lendemain matin. Je lui ai fait la bise pour la convaincre…

Le mardi 27 à 13h00, le Louis AURA était amarré au Havre. Délaissant taxis et navettes, nous sommes allés à pied à la gare en tirant nos valises, comme si nous avions besoin de nous confirmer par une petite marche, la fin de cette aventure merveilleuse. Paris, St Lazare à 17h30 : cohue et bousculade, changement de monde… Puis TGV pour Lyon, où nous retrouvons quelques amis du bateau. À 22h00, nous sommes dans notre appartement à Décines. Les diesels se sont tus. Le sol est ferme. La vie poursuit son cours…
(Daniel)


Au revoir…
Au revoir…

 

 

À bientôt…

Il est réconfortant, au moment où une page se tourne, de faire une expérience de vie inédite. Cette croisière a donc été plus qu’un moment de détente, plus qu’un voyage, plus que des rencontres. Elle fut une ouverture sur notre temps à venir. Elle nous a confirmé que nous pouvions inventer des activités pleines d’intérêt dans ce moment particulier de notre histoire que nous abordons.

Chaque histoire est unique : dans les événements qui la composent, comme dans les représentations, les sentiments et les impressions de ceux qui la vivent. Le cadre du bateau et la vie en petits groupes dans les déplacements et les visites, ont favorisé les échanges. Les personnes d’un certain âge sont pudiques. Elles ont pourtant beaucoup de choses à raconter. Quand l’ambiance est à la confiance, c’est un festival !

L’organisation parfaite du programme, la connivence entre les trois acteurs majeurs (le bateau Luis Aura, Rivages du monde et Pèlerin) nous ont libéré de tout souci inutile ou stérile. « Que du bonheur ! » Ce fut une récréation de rêve !

(Marie-Jeanne et Daniel)