Mercredi 21 mai – Séville

Sitôt le bateau arrimé au quai, nous débarquons pour une visite de Séville que nous rejoignons en car (125 km). Nous sommes maintenant bien rodés pour ce genre de manœuvre. Rassemblement par groupes au grand salon, comptage des présents, débarquement, montée en car, nouveau comptage et départ. Les groupes accueillent à tour de rôle des responsables, animateurs ou artistes : Brigitte nous les présente rapidement dans le car. Aujourd’hui, le père Jacques Nieuviarts, le responsable de la croisière pour Pèlerin nous accompagne. Notre guide s’appelle Lourdès (la plupart des femmes portent le prénom de Marie associé à un lieu de culte ; Marie de Lourdes a donné Lourdès !).

Séville : voilà le Guadalquivir navigable depuis la mer jusqu’ici, et les riches plaines vallonnées tout autour, deux éléments majeurs qui ont assuré sa suprématie. Aujourd’hui, Séville, pour nous, ce sont d’abord les jardins, les arbres, les fleurs. Il a beaucoup plu les jours précédents. Les bougainvilliers ont résisté. Mais pas les jacarandas :  leur bleuté qu’on imagine éclatant, est un peu clairsemé. Il fait beau, le sol est encore humide, détrempé même par endroits, mais l’air est frais comparée aux 35° de la semaine précédente. La petite marche dans ces lieux enchanteurs finit de nous réveiller de bon pied et de bonne humeur.

Séville, jardins
Séville, jardins

Séville, quartier Santa Cruz
Séville, quartier Santa Cruz

Puis nous déambulons dans le quartier Santa Cruz, avec ses petites rues aux murs blancs ou couverts de céramiques pour favoriser la fraîcheur, et nous arrivons à l’Alcazar.











L’Alcazar ! Une merveille d’ingéniosité écologique pour trouver fraîcheur en été et chaleur en hiver. Une merveille géométrique dans les panneaux et les coupoles : les motifs à lire sur plusieurs plans, les chemins labyrinthiques que l’on suit comme une marche hypnotique, dessinant étoiles et autres figures géométriques. Une telle maîtrise de la céramique et du stuc associée à une recherche figurative si prolifique laisse perplexe. L’artisan arabe avait un rapport au temps qui nous échappe. Il faudrait pouvoir rester des heures à contempler un panneau, une coupole… pour en déceler tous les détails !

Séville, L’Alcazar. Détail mosaïque
Séville, L’Alcazar. Détail mosaïque

Suivez le labyrinthe des filets blancs. Remarquez les couronnes d’étoiles orange autour de l’étoile noire ; puis les motifs étoilés bleus en cercle ; puis les motifs étoilés orange et plus loin encore, noir… Chaque pièce a été appliquée humide, et n’a plus bougé depuis qu’elle est sèche. Tout le mur entourant le patio est ainsi !

Séville, la Giralda
Séville, la Giralda

La cathédrale (une des plus vastes parmi toutes les cathédrales gothiques) et l’ancienne mosquée, complètement détruite ici et dont il ne reste que le minaret majestueux, surmonté pour installer les cloches et la girouette, giralda, emblème de la ville. La cathédrale, carrée, pose la question des modes architecturales traduisant une quête plus politique que spirituelle. Voilà le symbole de la reconquête catholique des terres musulmanes : c’est ici à Séville qu’elle prit fin pour l’Andalousie, en 1248 ! Mais ce lieu ne m’incite pas à la prière, ni au recueillement. Est-ce à cause de la giralda ? Déception.





Séville. Place d’Espagne
Séville. Place d’Espagne

Pour finir notre visite, nous faisons une halte à la place d’Espagne, vestige incontournable de l’exposition ibéro-américaine de 1929. Ici, une idée originale, l’Espagne au cœur du monde, s’est traduite dans une unité riche d’enseignements. Le temps nous manque pour admirer les cartes, les tableaux, pour nous imprégner de cette ambiance universelle dont cette réalisation est restée l’emblème : bâtiments, places, chemins, canaux, ponts. Voilà un pays qui a trouvé sa richesse dans les voyages, le commerce, et surtout dans la diversité partagée. Une leçon toujours valable… La dépression mondiale de 1929 a quelque peu terni le succès de cette exposition ibéro-américaine, mais Séville s’est rattrapée avec l’exposition universelle de 1992 qui laisse de nombreux pavillons intéressants par leur architecture plus moderne. Voilà donc une ville qui a su accueillir ses occupants successifs (romains, musulmans, chrétiens, commerçants et hommes d’affaires), en en conservant l’héritage architectural et culturel. Ces évolutions associées à une permanence évidente de l’identité andalouse, incite à l’admiration et au respect.
(Daniel)

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