
J’étais sur le pont, ce dimanche matin, pour voir le lever du soleil à l’approche de Barcelone, capitale de la Catalogne, deuxième ville d’Espagne. Très beau temps, mer calme. Nous étions seuls en mer. La côte se devinait à tribord par quelques lumières. Le spectacle était grandiose. L’immensité du large, par opposition à la côte dont nous nous rapprochions très rapidement, m’inspirait un sentiment de plénitude. Ambiance complètement différente d’un lever de soleil en montagne où le soleil éclate quand il apparaît au-dessus d’une crête, et que seul le bruit du vent nous accompagne. Richard Strauss a très bien mis en valeur ce moment dans sa Symphonie alpestre, au 2e mouvement (sonnenaufgang). Ici, le soleil est presque timide en sortant de l’horizon là-bas, à l’est par bâbord. Il s’installe doucement dans l’aube qui l’a préparé. Seul le bruit des moteurs est perceptible.

À tribord, le détail des immeubles se fait de plus en plus précis au fur et à mesure que la lumière arrive. Un nouveau jour commence.
Les guides vont être enchantés car cinq paquebots-hôtels (de 4 à 5000 places chacun) sont arrivés dans la nuit ou le soir précédent. L’activité du port contraste avec celle de Marseille où nous n’avions vu qu’un navire-hôtel de 3000 places et deux porte-containers. À Marseille, les dockers sont payés au-dessus du SMIC français ; ici les dockers sont payés au SMIC espagnol (entre 600€ et 800€) !
À 8h00 (dure est la vie d’un touriste en croisière ! ), nous arpentons les rues de Barcelone, vides ou presque.

Ici, une clocharde charge sa poussette et nettoie le banc où elle a passé la nuit avant de partir vers d’autres quartiers (je la repérerai plus tard dans le quartier gothique).

Là, nous arrivons à la Sagrada Familia de Gaudi : quel souffle ! Pourtant (contraintes du planning obligent), nous ne voyons que l’extérieur. Notre petite guide est merveilleuse. Il nous faudra revenir deux jours sans doute pour tout voir…

Puis, c’est la visite du quartier gothique, le vieux Barcelone. Pittoresque.
Retour aux cars et direction Montserrat, à 60 km. Haut lieu de résistance spirituelle pendant le franquisme. Le père abbé refusant de recevoir Franco était allé rendre visite au pape pour se donner une excuse ; Franco lui avait bloqué son retour au monastère. Montserrat est un centre mondialement reconnu pour son expertise dans le chant religieux, grégorien en particulier. Le cadre naturel est très particulier.
La plupart des Catalans y viennent une fois par an. C’était dimanche, nous avons trouvé beaucoup de monde, dans une ambiance familiale. Il y avait un petit festival de sardane.

Retour au bateau qui appareille à 19h30. Après une journée en mer, nous arriverons à Malaga.
(Daniel)